Caroline de Pérignon architecte
Maison
C303
La maîtrise d’ouvrage :
« ... »
M. et Mme P.
© Atelier 319 Photographe
© Vincent Boutin Photographe
Construction d'une maison individuelle
Le projet de construction de cette maison individuelle bioclimatique de plain pied s’inscrit sur une ancienne partielle agricole, totalement vierge de végétation.
Le site présentait un talus sur le chemin latéral, et une déclivité prononcée vers le Sud (4,5m de dénivelé entre le point haut et le point bas), ce qui a amené notre réflexion à une gestion du projet en déblais et remblais raisonnés, selon une logique d'implantation qui a nécessité de déterminer avec précision la coupe transversale du projet. Ce principe a permis d'optimiser les infrastructures et aussi d’éviter à la maison d'émerger de façon ostentatoire de la ligne de crête, constituée par l’autre chemin.
De cette démarche d’insertion paysagère dans le site a découlé la nécessité de créer un accès au travers du talus existant.
Principes d’implantation, système constructif
Le principe d’insertion dans le site a ainsi impliqué une recherche de connexions altimétriques, à la fois côté chemin principal (accès), mais aussi côté parcelle voisine, la construction venant s’inscrire en mitoyenneté sur l’un de ses côtés.
Ainsi, de par le déblai réalisé, le talus existant longeant le chemin principal s’est vu atténué, et un accès a pu se trouver pour lier le chemin au parvis de l’habitation.
L’implantation sur la partie centrale du terrain a conféré au projet deux espaces végétalisés : un jardin bas, en lien avec la maison, et un jardin haut. Un troisième jardin sera constitué par la toiture terrasse végétalisée.
Le projet s'appuiera alors sur une succession de murs parallèles, et perpendiculaires à la pente, cadrant le paysage lointain merveilleux formé par la chaîne des Pyrénées.
L'apparente fermeture de cette maison est un leurre. Ici, il sera juste question de protéger son intimité sur ses façades Ouest, Nord et Est. La maison, s’adossant sur le mur de soutènement Nord, s'ouvrira alors généreusement au Sud : face au paysage lointain de la chaîne des Pyrénées, ici cadré par de larges ouvertures, protégées par une avancée de toiture longitudinale, alors qu’une autre partie de la maison viendra chercher des ouvertures plus discrètes sur un patio intérieur, octroyant intimité, fraicheur et ventilation en périodes estivales.
Cette maison, très fermée côté rue, se dévoile alors progressivement entre ses murs.
Le premier espace a été principalement affecté aux accès véhicules et aux retournements (parvis adapté). La couverture de la maison comprend un abris pouvant abriter un à deux véhicules.
Le projet comprend également la création d’un couloir de nage, permettant de mettre en scène la maison, mais aussi de conférer fraicheur en été.
Echelle, volumétrie et matérialité…
Conscients d'une situation émergente dans le territoire (la construction se trouvant à proximité d’une ligne de crête), nous avons privilégié une composition qui cherche à s’intégrer dans le site, immédiat et lointain. Ce choix permet de lier le niveau (plain pied) de la maison au niveau intermédiaire du terrain naturel, et de ne pas faire émerger de façon démesurée le plancher bas et la maison par rapport au terrain naturel.
L’excavation dans le site participe de cette préoccupation sur l'échelle que prendra ce projet. Pour atteindre cet enjeu, nous nous sommes alors appuyés sur un volume simple caractérisé par une toiture horizontale venant abriter l’ensemble du programme. Cette toiture laissera filer le regard depuis la route, et ne viendra en aucun cas occulter la vision du paysage lointain du Lauragais : tout au contraire, il restera la vision privilégiée depuis la route.
Ce principe nous a permis non seulement de maîtriser les échelles du projet au sein de la parcelle, mais également dans son rapport au territoire plus vaste.
Transformer la matière en matériau …
Le Lauragais présente historiquement un certain nombre de constructions en terre crue. Issus d'une pensée séculaire, il nous semblait opportun de réinterpréter ce trait de caractère du territoire.
Les murs de la maison ont été élevés en béton de terre stabilisée, non isolé et non armé. Il s’agit d’un mélange terre du site / ciment compacté via la technique traditionnelle du pisé traditionnel, pratiqué jadis dans certaines constructions lauragaises. Ces murs conférent ainsi au projet une teinte naturelle propre au Lauragais (ocre) et permettent de ré-utiliser une partie des terres issues des terrassements (ici 1/3 des murs).
La terre est un matériau disponible et abondant. Son utilisation nous a semblé pertinente et en cohérence avec l’architecture vernaculaire locale, et nous a permis de valoriser les savoir-faire locaux, au travers de techniques innovantes.
Considérations environnementales et paysagères
La terre crue est un matériau que nous trouvions de façon récurrente sur les constructions locales. Elle confèrera ici une inertie performante au bâtiment (été comme hiver).
Ce principe constructif sera conforté par la mise en œuvre d’une toiture terrasse isolée et végétalisée, permettant à nouveau de favoriser l’intégration du bâtiment dans le site.
Afin de ne pas subir une surchauffe d'été, nous avons imaginé un débord de toiture longitudinal au Sud, calibré sur les différents azimuts du soleil, qui est la premiere énergie avec laquelle concevoir, selon nous.
L'assainissement autonome est lui basé sur le principe de la phytoépuration, soit l’assainissement par les plantes.
Par ce projet, ce double regard du territoire à la maison et de la maison au territoire, nous entendons "penser global et agir local", et inciter d’autres acteurs à penser, concevoir, et vivre avec la terre, dans une approche actuelle.
PROJET
MAISON C303
Haute-Garonne
NC
LIVRAISON
2022
SURFACE (SDP)
183 m2
CHANTIER
38 mois (R&D)
COUT
NC
MOE
ATELIER 319
BET TERRELL
BET TERRE
BET EVOGREEN
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